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Le nouveau venu Joe Locke parle de son tout premier rôle dans Heartstopper

Stephen : Alors, que peux-tu nous dire sur Heartstopper ?
Joe: Heartstopper est une histoire initiatique sur le fait de grandir en étant queer, d’apprendre à se connaître, à accepter sa sexualité. Mais c’est aussi une série sur l’importance d’être entouré de personnes qui t’aiment pour ce que tu es, et qui t’aident à entreprendre ce chemin vers l’acceptation de soi. Je pense que la série montre que chaque adolescent grandit à son rythme, se découvre de façon différente — et surtout, que la normalité n’existe pas. Et c’est ça qu’il faut célébrer, pas rejeter.

Qu’est-ce qui t’a le plus touché dans cette histoire ?
Je dirais probablement le message de s’aimer et de s’accepter tel que l’on est, pas comme le monde voudrait qu’on soit.

Le processus de casting avait l’air intense. As-tu demandé ce qui t’avait distingué ?
Non, je ne l’ai pas demandé — je crois que je préfère ne pas savoir ! (rires) Mais je pense que ça s’est joué lors de l’audition de chimie. Il ne restait que quelques candidats pour le rôle de Charlie, et il s’agissait de voir qui fonctionnait le mieux avec qui. L’équipe de casting a dû sentir que Kit (qui joue Nick) et moi avions la meilleure alchimie. Et sur ce coup-là, ça a joué en ma faveur.

Combien de toi-même as-tu mis dans ton personnage ou t’es-tu surtout basé sur le roman graphique ?
Alice, l’autrice, était présente sur le tournage tous les jours. On a eu deux semaines de répétitions pour parler des personnages, des intentions, et on a analysé chaque scène pour comprendre ce que chacun ressentait. Alice ne voulait pas qu’on soit des copies conformes des personnages de la BD — elle voulait qu’on leur donne vie tout en gardant leur essence. On ne pouvait pas tout changer, sinon ce ne serait plus la même histoire.

As-tu dû apprendre certaines compétences comme jouer de la batterie ?
Netflix m’a envoyé une batterie chez moi après l’audition, parce que je devais m’isoler deux semaines. J’ai pris des cours en visio et j’ai appris quelques rythmes. En arrivant sur le tournage, je me disais « Ça y est, je gère ! »… jusqu’à ce qu’ils me disent qu’ils avaient engagé une doublure batterie. J’ai dit « J’en ai pas besoin ! », puis je l’ai vu jouer… et j’ai dit « Finalement, je vais lui laisser la place. »

Tu avais envie de revivre l’expérience du lycée ?
Eh bien… je dirais plutôt que je n’ai pas besoin de la revivre, parce que j’y suis encore. Même si, pour être honnête, mon école dirait sûrement que je suis plus souvent absent que présent. Mais ça nous a aidés à rendre la série authentique — à représenter fidèlement ce que vivent les ados aujourd’hui.

Tu trouves que la série représente bien les ados LGBTQ+ ?
Oui, je crois que la série est optimiste et touchante, mais elle n’élude pas les sujets difficiles : le harcèlement, l’homophobie que subit Charlie, ou les discriminations que vit encore Elle. Il faut parler de ces réalités, mais sans se focaliser uniquement sur le négatif. Montrer que tout va bien, tout le temps, ce serait irréaliste. Il y a encore des intolérances, même si la situation s’est améliorée. Ce sont des comportements transmis de génération en génération, et seule l’éducation peut faire évoluer les mentalités.

Tes partenaires t’ont-ils donné des conseils pour gérer la célébrité à venir ?
Je ne sais pas si on peut parler de « célébrité », mais Netflix nous a beaucoup soutenus. On a eu des sessions sur la gestion des réseaux sociaux, pour avoir une relation saine avec ça. Et comme on forme une équipe soudée, on peut compter les uns sur les autres. Personne d’autre ne comprendra vraiment ce qu’on a vécu, à part nous.

Quel personnage serait ton meilleur ami dans la vraie vie ?
Je me retrouve beaucoup en Tao : je parle parfois sans réfléchir, je suis très protecteur avec mes proches. Et dans ce cas, Charlie serait un bon ami pour moi, il m’aiderait à garder les pieds sur terre. Mais j’adore aussi Isaac, et Toby (qui l’interprète) est hilarant. Donc je dirais… les deux.

Vous continuez à vous voir en dehors du tournage ?
Oui, dès que je suis à Londres et pas coincé sur l’île de Man, j’essaie de les voir. Et sinon, on reste en contact dans notre groupe de discussion.

As-tu hésité à jouer un personnage gay pour ton premier rôle ?
Non, pas du tout. Heartstopper est une série importante, nécessaire. J’espère que le monde évolue vers plus de normalisation, que les histoires queer soient mises en avant. Cette série a un pouvoir universel, elle touche tous les âges. Et si elle peut ouvrir la voie à d’autres histoires de personnes marginalisées, alors c’est une réussite.

Tu as regardé des séries ou films LGBTQ+ pour te préparer ?
J’ai récemment regardé It’s A Sin — j’adore cette série. Je l’ai vue quatre fois au moins. Le casting est brillant. Heartstopper est différent, plus jeune, avec une perspective nouvelle. C’est important d’avoir cette diversité dans les récits.

Tu es du genre à tout regarder d’un coup ? Et tu penses que Heartstopper s’y prête ?
Complètement ! Si je suis dans le bon mood, je binge tout d’un coup. Et Heartstopper est parfait pour ça : huit épisodes de 30 minutes, ça se regarde tout seul. Et chaque épisode finit sur un petit cliffhanger.

Si tu devais choisir entre un plat de la mer ou de la terre ?
Turf (terre), sans hésiter. Je n’aime pas le poisson. Ça vient sûrement de mon côté enfant difficile. J’essaie de m’améliorer, j’ai commencé à manger des crevettes. J’ai même mangé des pâtes au thon l’autre soir, mais uniquement parce que ça avait plus goût de tomate que de poisson.

Donc pas de sushi non plus ?
Non… mais peut-être un jour, dans mon parcours vers l’amour du poisson (rires).

Tu te souviens du premier site web que tu as visité ?
Probablement Club Penguin — c’était un jeu en ligne de Disney vers 2010. On pouvait se connecter, jouer, créer son avatar… C’est sûrement le tout premier site que j’ai visité.

Tu as une série préférée sur une chaîne télé ?
Je regarde pas tant de séries télé que ça. Mais ma préférée de tous les temps, c’est Friends. C’est ma série doudou. Quand je suis stressé, je la mets et ça me détend.

Tu préfères réviser ou jouer au gardien de but ?
Réviser. Le sport et moi, ça fait deux. J’avais toujours une excuse pour éviter les cours de sport… et j’imitais la signature de ma mère pour les billets d’absence !

Donc quand Charlie n’aime pas le rugby dans la série, tu n’avais pas besoin de trop jouer ?
Pas du tout ! Il y a une scène où Charlie fuit juste avant de se faire plaquer, et le réalisateur a dit « C’était génial, on aurait dit que tu étais vraiment effrayé ». J’ai répondu : « Je l’étais. Je jouais pas. »

Et les autres joueurs… c’était pas des ados, hein ?
Non, c’étaient des hommes qui s’entraînent quatre à cinq fois par semaine. Moi ? Zéro expérience. Je ne comprenais rien à ce qui se passait !

© 2022 – Jón Magazine | Ecrit par Stephen Conway